Trekiteasy

Coucou à tous, j’espère que ce mail vous trouve sereins et en pleine santé en cette fin d’année.
Ça y est, le stage touche à sa fin, les festivités de fin d’année approchent, le retour chez les frenchies est imminent… Plus que quelques jours devant moi à San Francisco.

Mon prochain mail sera sans doutes en direct de Singapour pour de nouvelles aventures ! Je compte en effet passer les six prochains mois de ma vie là-bas !
(D’ailleurs, si vous avez un petit loft de 400m2 avec piscine à me prêter là bas, je suis preneur).
Les derniers mois sont passés très vite ici. Le détail de ce que je vais raconter ici se trouve dans les articles précédents du blog. Photos à l’appuis.

En résumé et en essayant de faire court (vous me croyez encore…?) :

- Depuis le dernier mail, les derniers festivaux de Septembre ont sévis sous l’été indien, une occasion de se retrouver avec des recitaux de country et de bluegrass plein les oreilles, de danser encore plus que dans les baux ou les carnavaux, des vrais régaux musicals si cela reste une seule fois par an, et par un jour de beau temps (trop de country nuit gravement à la santé). ( Il me manque quoi pour avoir la totale ? Chacaux ? Caux ? )

- Un petit tour aussi du côté des vignobles pas ignobles californiens, pour juger de la qualité de la marchandise, en compagnie d’une joyeuse bande de (petits) suisses. Yabon yabon… Bon, je commence à avoir un bon échantillon des vins du nouveau monde : Afrique du Sud, Chili, Etats-Unis… Singapour n’est pas si loin que ça de l’Australie !

- Du côté de chez Google que certains ont pu visiter avec moi, le conférence bike, vélo à 7 places googlesque est dorénavant testé. Verdict du jury : bonne idée, mais je doute de son efficacité en cas de réunion réelle (cf photos et vidéos). Sinon, le bureau New Yorkais est également testé (cf suite). Trottinettes dans les couloirs, legos pour se détendre dans tous les coins. C’est bon, Google reste Google, me voilà rassuré !
Et puis j’ai enfin profité de mon bon de massage reçu lors de mon anniversaire de la part de Google. Il a fallu se concentrer pour éviter de sursauter et se contracter violemment quand la masseuse me surprenait. Elle a dû bien se marrer. Un Benjamin qui se laisse tripoter sans rien faire ? Ça se saurait si ça existait !

- J’ai eu la joie d’avoir la visite de copains Teubreux (ie de Télécom) en Octobre. Nous profiterons du magnifique temps pour redécouvrir Yosemite et ses belles falaises sous les couleurs d’automne. Et le WE suivant, l’humeur est plus au canoë sur les eaux translucides du lac Tahoe. Inspirez, expirez… vous la sentez la zen attitude ? C’était bien sympa de se retrouver dans des cadres comme ceux là !
Le message est donc (re)lancé : invitez vous chez moi ! Où que je sois, s’il y a une porte à mon “chez moi”, elle vous est grande ouverte ! Vous êtes 5/6 à l’avoir fait sur SF… je suis sûr que l’Asie du Sud Est ne vous laissera pas indifférents. Alors à vos passeports ! Pas besoin de prévenir longtemps à l’avance. Venez, c’est tout !

- Le 31 Octobre, on ne pouvait pas passer à coté d’Halloween et ses déguisements pour tous âges. Les gamins de Google, ont bien évidemment décidé que ce serait beaucoup plus rigolo de venir travailler déguisés en batman, princesses, sorcières ou super-héros ce jour là. Pas toujours facile pour le mental de se retrouver en face de Dark Vador dans un couloir sur la route des toilettes…

- Pour Thanksgiving, j’ai eu la chance de pouvoir goupiller un super bon plan avec appartement de fonction et quelques jours de congés, pour m’offrir une dizaine de jours sur New York. Une ville comme dans les films, qui grouille de gens pressés, de taxis jaunes qui circulent entre les plaques d’égouts fumantes dans les grandes rues bordées de grattes-ciels en verre. Un temps qui me fait regretter la Californie, une journée de Thanksgiving (presque aussi important que Noël chez nous) dans une famille rencontrée presque par hasard. Et là aussi, c’est comme dans les films ; les passes de football américain devant la maison, la dinde qui sort du four, et que l’on accompagne de purée de marron et de sauces flairant le mauvais goût (au sens premier du terme).

- Et puis voilà. Les dernières semaines, les derniers jours, ponctués de pots d’adieux, repas d’adieux, apéros d’adieux, balades d’adieux, photos d’adieux, petit-déjeuners d’adieux, concerts d’adieux, et puis les “on se reverra”, qui ne seront pas tout le temps effectifs. Ainsi soit-il.

Pour le message vibrant, plein d’émotion, pleurant cette ville que je quitte et mes amis, je vais vous épargnez en ne le mettant pas dans ce mail déjà trop long pour ce qui devait être un résumé. Mon petit bilan avec états d’âme, analyses et coups de coeur est dans l’article ci-dessous. Et les photos sont sur http://picasaweb.google.com/bbouilliez

(Ah oui ! Et il est aussi possible, en me demandant gentiment , de recevoir automatiquement un mail dès qu’un texte est publié sur le blog, au cas où vous ne voudriez manquer aucune péripétie, avoir de la lecture pour vos longues soirées d’été et que RSS ne signifie rien pour vous)… A bon entendeur : ce n’est pas toujours intéressant ; c’est autant pour la famille que pour moi-même que j’écris ça.

Heureuses fêtes de fin d’année à vous tous.
Comme d’habitude, goinfrez vous autour de Noël afin de pouvoir prendre de bonnes résolutions culinaires en pleine conscience de l’étendue des dégâts le 31.

Une réelle pensée pour vous tous… ce sont bien là les uniques regrets que l’on a à courir le monde : ceux que l’on apprécie et que l’on laisse en d’autres lieux…

Meilleurs voeux pour cette nouvelle année:
Je vous souhaite une année pleine d’inconnu. Une année qui vous bouscule. Mais une année qui vous comble aussi.
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Benj

Pas encore un pied dans l’avion, mais déjà la tête dans les nuages.

Un petit café comme on les aime. Un petit café du type de ceux que j’aimerai voir fleurir à Paris et ailleurs. Des canapés un peu dépassés dans cette grande salle. Un peu de décoration au mur, un comptoir, avec bières, soupes et patisseries. Une serveuse pas plus jolie que la moyenne, mais avec le sourire aux lèvres. Et de la musique. De la musique, le plus souvent du jazz, en direct par une bande de copains. Ou alors une scène ouverte où chacun y passe pour 2-3 chansons. Des gens qui bouquinent dans les canapés, d’autres qui draguent, d’autres encore qui mangent leur soupe fait maison ou boivent leur bière. Tout le monde discute avec tout le monde, on partage la même table et on se passe le beurre.
Voilà le lieux où je vais le dimanche soir quand je n’ai pas de plan prévu. Un concert de jazz, une soupe à la tomate, des clients qui ressemblent plus à une bande d’amis à la maison, un soir d’hiver autour du feu, et ça, ça n’a pas de prix.

Ceux qui ont pu voir le lieu (Rémi, Guillemette), trouverons peut-être qu’il est un peu cheap… et bien moi j’aime ça. On peut y aller tranquille, s’endormir dans le canapé au son de la guitare, lire le journal de la veille… comme à la maison quoi.

Quand bien même il y a des choses que je critique dans ce pays, il y en a d’autres dont la france devrait s’inspirer.

Sister Act, ça vous rappelle des souvenir ? Du gospel et des casquettes à l’envers dans les églises ? Voilà un peu à quoi ressemblait une célébration dans la communauté Glide.

Oecuménique (et même plus que ça), le speech d’introduction se termine par amen, shalom, salaam, namaste… et la communauté se veut plutot open. Le lieu pour la communauté gay et lesbienne ? C’est ici ! Les blancs, les noirs, les jaunes, c’est ici ! Les jeunes, les vieux, c’est ici ! Les chants en gospel accompagnés de trombonne, trompette, batterie, guitare et basse ? C’est ici !

La prêche, basée sur un verset de la bible, mélange politique (attention Mr Bush, tu vas te faire repeindre en direct), exemples personnels (mon grand-père est un homme fantastique…) et, parfois, quelques liens avec d’autres passages des évangiles. Ce dimanche, le message est de ne pas se contenter de conserver un état donné, mais d’aller de l’avant (si c’est pas américain un message comme ça…). Le tout avec un vidéo projecteur affichant des pubs pour des évènements homos et/ou communautaires … et sans oublier les quelques hugs échangés avec les voisins… interesting…

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Guitare country, bluegrass, harmonica, chansons de cowboys et chapeaux qui vont avec, il ne manquaient que les vaches le WE dernier au Hardly Stricly Bluegrass Festival.

On y retrouve les magnifiquement horribles rainbow t-shirts présents à toute manifestation digne de ce nom. On y retrouve mamie shootée dansant toute seule debout au milieu de la foule assise. On y retrouve Billy, l’homme au chapeau de cowboy et au serpent autour du coup. On y retrouve les sacs de popcorn de 10 litres (si si !) et les épis de mais au beurre. Et on y retrouve l’ambiance “pique-nique en famille au soleil devant un concert gratuit” (ça tombe pas mal… il s’agit de concerts gratuits au soleil). Et on me retrouve noyé dans une horde de Suisses (ne me demandez pas pourquoi… le sort en a voulu ainsi ).

Suite du WE open-mind direction la Folsom Street Fair… et ce coup-ci… c’est too much. La Folsom Street Fair, c’est le rendez-vous “Cuir” de San Francisco. Vous, Cuir ? C’est un peu extrème, pantalons en cuir, torses nus et velus, casquettes de policier, chaines, et comportements plus que suggestifs en pleine rue, en plein jour… et je m’auto-censure très largement… c’est vraiment hard. Ceux qui en veulent plus rechercherons sur le net. Je n’ai jamais vu ça de ma vie et ne suis pas vraiment sûr de recommencer de si tôt cette expérience… intéressante. On s’est finalement bien marrés devant tout ce monde… étrange et étranger. Ci joint, une des photos la plus montrable de l’après-midi.

La Love Fest c’était chocking ? Que nenni, envoie du cuir Freddy !

Je ne pouvais pas passer à côté d’une des figures emblématiques de San Francisco : la communauté gay et lesbienne.
Ce samedi, la Love Fest traversait la ville en un défilé avant de se rassembler sur la grande place de l’Hotel de Ville et terminer au bout de la nuit au son des différents chars-DJ.

Je crois que les mots me manquent pour décrire ce… bordel ambulant. Des vêtements on ne peut plus déjantés, des personnes dansant toute la journée sur et devant les différents chars de la parade, du fluo, des piercings, des soutiens-gorges auxquels le mot de pigeonnant ne conviendrait plus, des beaux gosses torses nus et épilés ou de moins beaux gosses tout simplement tout nus… peut importe, c’est Love ce WE ! Tout celà au son techno / house / hiphop, selon le DJ, les chars sont à 15m les uns des autres et rivalisent tous pour faire le plus de bruit et avoir le plus de personnes dansant devant chez eux. On en a un peu plein les oreilles !

Les photos seront sans doutes un tout petit peu plus parlantes… mais n’en déplaise à certains, on s’est bien marrés, passant toute l’après midi à perdre et retrouver les copains dans la foule ou à discuter avec n’importe qui (tiens… au hasard, cette jeune donzelle aux cheveux rouge, minijupe verte fluo, des semelles compensées de 12m de haut et aux 15 percings sur la joue droite…. charmante.) et à danser comme des fous sur ces musiques qui sont toutes pareilles pour moi, mais qui ont l’air de soulever les foules (hum… ou est-ce alcool, marie-jeanne, et autres substances plus ou moins licites qui jouent un rôle là dedans ?… sans doutes un peu des deux).

On a l’impression d’assister à une catharsis géante de cette société complètement divisée au niveau des moeurs, les USA VS San Francisco. Ici, tout le monde porte tout ce qu’il a toujours rêvé porter une fois dans sa vie, sort le string en peau de léopard, le chapeau de cowboy rose, et la guirlande autour du cou… et on se lache ! La partie non censurée des photos pour les petits curieux : http://trekiteasy.free.fr/photos/#2007_09_29_Love_Fest

Oh my God ! Chocking !

Aujourd’hui, au cours de ce WE estampillé “repos”, je profite de ma présence sur San Francisco pour faire les visites touristiques que je n’ai pas encore eu l’occasion de faire jusqu’à présent.
Ce Dimanche, direction Alcatraz, la fameuse prison sur son rocher au milieu de la baie. Je retrouve un petit camarade de classe (Rémi Trang pour les initiés) pour cette visite finalement pas si mal que ça. Sous l’effet de substances sans doutes illicites ingurgitées juste avant l’embarquement (du Dreamerz : “Good day ? Have even a better night ! (Please drink Dreamerz only just before going to sleep. May cause sleepiness etc. etc.)” dixit l’emballage), nous voilà équipés de nos audioguides pas trop mal à entendre parler de ce fameux “Rock” et la prison d’Al Capone, de ses quelques prisonniers échappés et autres mutineries.

On y apprend aussi qu’il a été récupéré par quelques irréductibles indiens après son abandon par les autorités pénitentiaires. Après-midi hautement culturelle donc, où nos cerveaux surpuissants (et Ô combien sexy ) n’ont pas forcément fait de zèle mais s’est pas mal détendus les zygomatiques également avant d’entamer respectivement une semaine de conférences pour l’un et une semaine de boulot desormais classique pour l’autre.

Les photos : http://trekiteasy.free.fr/photos/#2007_09_08_Alcatraz

Aujourd’hui, dans le cadre d’un projet qui existait avant que j’arrive dans la boite, mais dont j’ai pris la charge peu après mon arrivée, j’ai passé la journée avec 2 autres personnes de mon équipe dans une grand évennement de solidarité pour les SDF de la ville. Au programme, plein d’assoces qui proposaient diverses prestations (soins dentaires, coup de téléphone gratuits, alcooliques anonymes etc.) aux sans abris. Nous proposions un service de répondeur gratuit (pour leur permettre de chercher un boulot, avoir des messages de la famille etc).

Ca fait toujours du bien de sortir un coup de sa belle cage dorée où tout le monde est beau, (riche) et intelligent, où tout le monde a la vie devant soit et est en bonne santé. Tiens, ce qui était un tas nauséabond enveloppé dans des couvertures au beau milieu du trottoir hier soir est juste devant moi, il a étudié 2 ans à Paris et parle un français irréprochable.
On se rend compte que l’Américain est profondément optimiste par nature. Peut-être qu’on pourrait en prendre un peu de graine. Je ne prône pas la candeur, mais un peu d’optimisme de temps en temps, ça ferait passer bien des choses.

Et on trouve soudainement que notre système social a du bon. Il n’est sans doutes pas parfait, mais il a du bon. On relativise bien des choses… encore une fois… si seulement tout le monde pouvait se retrouver ne serait-ce qu’une fois dans sa vie dans un évennement similaire.

Et gros contraste pendant la soirée où je me retrouve embringué dans un bar hype tendance electro actistico branché dans le quartier financier, avec une population ma foi fort différente. La tenue vestimentaire est plutôt du genre chemises/vestes et jolies robes d’étés…loin de mes visions de ce matin. Toujours intéressant de voir encore un autre milieu bien différent… mais non, je ne suis pas sûr que celui-ci soit totalement pour moi.

Pour certains informaticiens branchés, ce terme évoque des histoires d’actualisation de classement de site sur Google, et pour les autres, ça ressemble plutôt à une soirée Corporate. Et bien ce sont les seconds qui ont raisons ! Le Google Dance, c’est une soirée organisée sur le campus de Google… et c’est aussi l’occasion de montrer encore une fois que quand Google fait quelque chose, ce n’est pas laissé au hasard. Installation de son et lumière dans le patio, billards, jeux vidéos, coins sympas pour discuter dehors, discothèque géante à l’intérieur… et bien entendu, nourriture et boisson gratuite. Bien sympa ! Les photos parlent d’elles même : http://trekiteasy.free.fr/photos/#2007_08_21_Google_Dance

Avec toutes ces histoires de nourriture gratuite et les sorties, c’est aujourd’hui a seconde fois en 1 mois et demi que je dois me faire à manger… allez, on fête ça ! Pâtes au beurre ! Ca fait du bien de retrouver les douces sensations de la haute gastronomie étudiante.
Je sens que le retour à la vie normale va être bien difficile… n’y pensons pas (et un retour direction Singapour peut-il vraiment être associé à la vie normale ? )